La situation économique en Tunisie est toujours entourée de plusieurs incertitudes. Les analystes et économistes sont d’avis que les prévisions économiques et financières sont encore en berne. Des prévisions qui se cognent désormais à un ralentissement de la croissance mondiale, aux répercussions d’un contexte géopolitique international instable et aux pressions inflationnistes croissantes.
Ces crises multiformes nous obligent actuellement à redéfinir nos priorités, crises qui se poursuivent en 2023, combinées à la sécheresse, à la hausse des prix des matières premières et celle des produits alimentaires ayant provoqué une série de coupes budgétaires, de pertes de valeurs pour les entreprises et de sacrifices pour les citoyens. Crises qui nous obligent aussi à mieux gérer les incertitudes devant une actualité qui nous pose moult questions et nous impose une révision de nos attitudes et une remise en question de nos choix. Des efforts supplémentaires doivent être engagés en vue de faire face aux aléas économiques et d’atténuer l’impact socioéconomique des chocs exogènes auxquels l’économie nationale a été exposée. En ce sens, le FMI estime que la mise en œuvre rapide des réformes soutiendrait l’activité économique à l’avenir. Des réformes susceptibles de contenir les pressions inflationnistes, d’entamer la transition vers un régime de ciblage des subventions ainsi que la restructuration des entreprises publiques, d’atténuer l’impact social et économique des chocs et de financer les réformes structurelles. Le budget 2023 contient-t-il des mesures qui contribuent de manière significative à la réalisation de tous ces objectifs ? Absolument pas. Leur exécution reste tributaire de la conclusion de l’accord, reporté jusqu’à aujourd’hui, entre le FMI et le gouvernement, pour l’accès à un prêt pour le financement du budget. Pour garder le cap face à la situation géopolitique tendue, aux tendances macro-économiques incertaines, et tous les marqueurs qui font de 2023 une année incertaine, la Tunisie devrait prioriser la mise en place des grands chantiers de réformes et la réalisation des grands projets en suspens depuis des années. La mise en œuvre réussie de ces réformes pourrait accroître la croissance potentielle. Un échec à les mettre en œuvre pourrait cependant réduire davantage le potentiel de croissance de l’économie nationale, qui a connu une tendance à la baisse pendant la majeure partie de la dernière décennie. A plus long terme, les performances de l’économie tunisienne pourraient être dopées par ces réformes structurelles.